Soirée Beethoven
Première action militante et revendicative du secteur culture – 14 novembre 2009 –
Propos de Luc Sanguinède, en ouverture.
Je
ne peux rester avec vous, car une belle dame m’attend de l’autre côté de l’Ile
de France, à Deuil la Barre précisément, où elle fête ses 80 ans.
Sa
beauté tient au fait qu’elle continue sans désemparer d’aller nourrir son
imaginaire au cinéma, au théâtre, d’étancher sa soif de culture dans des
lectures multiples, d’entretenir sa créativité dans le jaillissement artistique,
par exemple, en dessinant des affiches pour un festival d’émancipation
féminine, donc d’émancipation de tous. Festival au beau nom de « ciné-femmes ».
Ne
pouvant rester pour cette première manifest’action qui a quelque chose d’inédit
à Grigny, je m’autorise à vous donner à entendre un morceau de mon parcours
professionnel :
Dans
le cadre contraint de l’offre et de la demande en matière d’emploi, j’ai fait
le choix de travailler à Grigny, dont une majorité d’Elus ne considère
pas, je crois, la culture, l’expression littéraire et artistique comme un
simple divertissement marchand, mais comme autant d’occasion de se revitaliser,
vivifier ses idées, s’émotionner, s’enrichir au contact de l’autre.
Malgré
les pires difficultés que connaît la ville, la municipalité construit une
médiathèque de 1.000 m² à la Grande Borne.
Projette
la construction d’un nouveau Conservatoire.
Accueille
une partie des activités de la Compagnie école du Théâtre du Fil, Compagnie qui
sait si bien faire pratiquer l’art théâtral par tout un chacun.
Accueille
la Compagnie des arts de la rue, la Constellation, qui n’a de cesse
d’irriguer le territoire et donner à voir, à partager le meilleur dans ce
domaine.
Je
n’oublierais jamais que c’est à Grigny que j’ai vu sous la pluie, un enfant de
7 ans, pleurer des larmes de joie, en écoutant les yeux dans les étoiles, un
concert en plein air à la Ferme Neuve. (Les Commandos Percus).
Je
sais aussi, hélas que la tentation peut exister chez quelques uns de nos idylles
pris dans la tourmente des décisions préfectorales de sacrifier la culture et
l’expression artistique vivante à l’aune des contraintes budgétaires et
financières.
Je
leur demande de ne pas oublier comme le souligne ATD Quart Monde que « la
culture, l’art et la beauté, la création, sont essentiel à chaque personne et à
chaque peuple ».
Je
leur demande de ne pas oublier comme le dit Patrice de la Tour du Pin que « les
peuples qui n’ont plus de légendes sont condamnés à mourir de froid ».
Avant
de vous quitter, je voudrai remercier les acteurs locaux, les acteurs
culturels, les Elus, les artistes, ici présents qui se mobilisent afin que l’on
ne meure pas de froid à Grigny ou ailleurs.